Le burger combine simplicité, personnalisation et accessibilité. Il s’adapte facilement à tous les goûts, des recettes classiques aux options véganes ou premium. Cette popularité s’explique également par les innovations constantes des enseignes, qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs.
En 2025, le burger reste un incontournable de la restauration rapide : 82% des Français en consomment occasionnellement ou régulièrement, selon une étude de Socopa Restauration. Avec environ deux milliards de burgers consommés chaque année, il continue de séduire toutes les générations, et sait s’adapter face à une prudence des consommateurs sur le rapport qualité/prix, et un contexte économique difficile. Un secteur mature mais saturé, qui pousse les marques à se démarquer. Burger King, acteur majeur du marché français avec plus de 580 restaurants, illustre cette dynamique. Comme l’explique l’enseigne, « nous avons su nous imposer grâce à une stratégie combinant innovation produit, expérience client et proximité locale ». Son menu « Bon et Pas Cher » à 5 € et son service « King Table » permettant de commander directement depuis la table témoignent de sa volonté d’améliorer l’expérience client tout en restant accessible. Ces initiatives ont contribué à accroître sa part de marché face à McDonald’s, avec ses 2 Md€ de CA en 2024.
Concurrence et évolutions
Le marché du burger en France, bien que saturé, continue d’évoluer grâce à la créativité et à la montée en gamme des acteurs. Les Burgers d’Annie, une enseigne fondée en 2021 par Thomas Rambour et Frédéric Dossetti, illustre parfaitement cette tendance. Après un premier restaurant à Nemours, l’enseigne s’est installée à Blois avec un concept bistronomique et une carte élaborée par des chefs reconnus, tels queValentin Néraudeau. « Notre CA s’est accru de 45 % cette année alors que les autres enseignes de burgers ont enregistré une baisse de 30 % », explique Thomas Rambour, soulignant la résilience du burger lorsqu’il est associé à une offre qualitative. La concurrence est perçue comme un levier positif pour dynamiser le marché. « Il y a une démocratisation de la qualité grâce aux chefs étoilés qui rendent le burger toujours plus prestigieux », ajoute-t-il. Pour Les Burgers d’Annie, l’expérience client reste primordiale : « L’interaction et le service sont essentiels. Le fait maison et les bons produits doivent être proposés à un prix correct, ce que les clients comprennent de plus en plus. »
Le burger : healthy ?
Le burger se réinvente aujourd’hui comme un produit sain et durable, porté par des enseignes comme Bioburger. Fondée en 2011, cette chaîne pionnière propose une offre 100 % bio, prouvant que le fast-food peut être éthique et gourmand. « En 2011, le marché était dominé par McDonald’s et Quick, perçus comme des temples de la malbouffe. Nous avons démontré que le burger pouvait être qualitatif tout en restant accessible et sympa », explique Louis Frack, cofondateur de Bioburger. Avec un CA de 24 M€, Bioburger montre que la demande pour des produits bio est bien réelle. La carte attire un public flexitarien en quête de plaisir responsable. « Nos burgers véganes représentent 3,5 % de nos ventes », souligne Louis Frack. L’enseigne travaille directement avec des producteurs locaux pour garantir des ingrédients frais et de saison. « Nos burgers sont préparés à la minute avec des produits éphémères, comme l’avocat ou la tomate, qui disparaissent de la carte hors saison », précise-t-il, avant d’ajouter : « Manger chez Bioburger, c’est participer à la transition écologique en toute simplicité et sans effort. »
Une street-food à la française
Bien que le burger soit historiquement associé à la culture américaine, il a su s’intégrer dans la gastronomie française grâce à des adaptations locales. Les Burgers d’Annie mettent en avant son ancrage territorial : « Notre sourcing produits n’est pas le même que celui des Américains ou des Canadiens. Nous travaillons avec des ingrédients français. » Il faut valoriser les circuits courts et les produits régionaux pour séduire un public en quête d’authenticité. « Nous réalisons des burgers avec nos spécialités françaises, comme le foie gras ou le homard », précise Thomas Rambour. Ces créations haut de gamme, affichées à 25 ou 28 €, témoignent de la capacité du burger à transcender son image de « malbouffe » pour devenir un plat raffiné. Pour Louis Frack, « le burger n’est plus américain, mais un véritable emblème gastronomique français ». Chez Bioburger, cette hybridation se traduit par des recettes mettant en avant les produits régionaux : chaque restaurant propose un burger local avec des fromages et des bières spécifiques à sa région. Quant à Burger King, il explique : « Nos restaurants sont pensés pour s’intégrer au mieux dans le paysage français : nous nous appuyons sur notre réseau de 170 franchisés qui connaissent le territoire. Burger King France, c’est en moyenne 50 emplois nets créés par nouveau restaurant. »
Junk, le smash burger réinventé
Lancée en 2021, Junk s’est rapidement imposée comme la référence du smash burger en France, avec une approche minimaliste et puriste. « Nous avons voulu aller à l’essentiel et offrir une expérience qui se concentre sur ce qui fait la réussite d’un bon smash burger : des ingrédients de qualité, une exécution parfaite et un savoir-faire précis », explique Majed Mansour, son cofondateur. Cette stratégie a porté ses fruits : en seulement trois ans, l’enseigne compte 14 établissements et vend plus d’un million de burgers par an. Le succès repose sur plusieurs facteurs clés tels qu’une offre ciblée et maîtrisée, des ingrédients premium et locaux (viande 100% française charolaise et limousine), une sauce signature développée en interne et une personnalisation limitée, mais pertinente.