Le corps des femmes, un champ de bataille où le viol est utilisé comme une arme de guerre

Le conflit qui déchire le Soudan depuis avril 2023 prend une tournure effrayante, alarmant la communauté internationale. Le bilan humanitaire est dévastateur, le viol et les autres violences sexuelles sont devenues une pratique courante. De nouveaux rapports à partir du 19ᵉ et surtout du 20ᵉ siècle mettent en lumière l’utilisation systématique des violences sexuelles comme arme de guerre. Mais le phénomène est malheureusement aussi ancien que la guerre.

Selon les estimations de l’ONU, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 11 millions de personnes à fuir leurs foyers. Selon l’ONU et d’autres organismes, le Soudan est l’une des plus grandes crises humanitaires de l’air contemporain. Les violences sexuelles sont utilisées de manière systématique comme tactique de guerre, notamment dans la région du Darfour.  L’ONU recense au moins 400 cas de violences sexuelles liées au conflit jusqu’en juillet 2024, un nombre sans doute faible par rapport à la situation réelle. Les victimes, âgées de 8 à 75 ans, sont privées de soins médicaux en raison de la destruction de nombreux hôpitaux et cliniques lors des combats et propagent des maladies sexuellement transmissibles.

Les violences sexuelles visent non seulement à terroriser les communautés, mais aussi à détruire le tissu social.

Les viols sont comme un catalyseur, comme tion ethnila Bosnie-Herzégovine et la politique de « serbisation » commise par les forces serbes, faisant partie d’une stratégie de « purificaque ». Ou encore, la République Démocratique du Congo, connue comme la « capitale mondiale du viol », depuis 1996, on estime qu’au moins 200 000 femmes et filles victimes de viol de guerre. L’est du pays a été le théâtre de viols systématiques et brutaux avec des mutilations génitales et l’utilisation d’objets pour infliger des blessures graves.

Il ne s’agit pas simplement d’un “sous-produit de la guerre”, mais d’une politique délibérée, ordonnée et supervisée par les autorités supérieures. Les viols sont réalisés de manière collective, commis devant les familles, visant à causer le plus de honte et d’humiliation possible aux victimes et à leur communauté. Les femmes sont violées dans le but de les féconder et de les forcer à donner naissance à des enfants « purifiés ». Ils effacent l’identité des victimes et de leur communauté, allant au-delà des simples violences de guerre.

Le viol en temps de guerre est reconnu comme un crime contre l’humanité. L’impunité reste répandue, ce qui perpétue le cycle de violence. Les survivantes font face à de nombreux obstacles pour obtenir justice et réparation. La communauté internationale prend des mesures. La résolution 1820 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 2008, reconnaît la violence sexuelle comme une menace à la paix et à la sécurité internationales. Toutefois, de nombreux défis persistent mettant en péril la défiance des femmes pour parler, comme le manque de ressources pour les enquêtes et les poursuites, la faiblesse des systèmes judiciaires dans les pays touchés et les difficultés à collecter des preuves dans les zones de conflit.

Les ombres du génocide du Soudan

Une rumeur d’un suicide collectif de 134 femmes se répand sur les réseaux sociaux. Dans le village d’Al-Sarieha au Soudan, des femmes se seraient ôtées la vie pour échapper aux viols des miliciens des RSF. Cette information reste non vérifiée en raison des problèmes de communication. Selon l’organisation SIHA, après avoir appris d’éventuelles attaques, de nombreuses femmes ont indiqué qu’elles préféraient se suicider plutôt que de céder aux violations du groupe. La SIHA apporte un soutien psychologique et des déplacements vers des endroits plus sûrs.

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